mercredi 9 juillet 2008

Everyone nose


J’entends déjà les voix du bas peuple me dire « Edwd, tu es une caricature, ce que tu écris est vain, sors de ton rôle ». Je vous emmerde, et je défèque sur les bien-pensantes gallinacées. Je feuillette le dernier stiletto, et ne peux contenir une vraie montée de futilité.

Il est temps de démonter une idée reçue. On entend régulièrement dans les cercles à moitié branchés que Marc Jacobs est une plaie pour la mode, qu’il est en train de détruire l’image de notre maroquinier national. Des relents d’anti-américanisme lui prêtent des addictions malsaines qui expliqueraient la lente agonie du fleuron français de l’industrie du luxe. Nous ne sommes pas ici pour nier son attrait probable pour la paille, ni le fait que tel un train posé sur des rails il emmène la marque vers des abysses de mauvais goût. Dernier exemple en date, le jokebag de la collection été 08 :


Bon pour les pintades à souliers vernis qui assument leur féminité en affichant leur détachement face au machisme des hommes qui leur permettent d’acheter ces horreurs. A couper le souffle. Mais Jacobs est-il vraiment un monstre trop poudré?
Il ne faut pas oublier que cet homme a une vie à côté de LV, bien plus importante d’ailleurs. Et que ses collections éponymes sont plutôt correctes, tendant même parfois vers le bien. A des années lumières des saloperies monogrammées. D’où une conclusion dont la subtilité est étonnante : le problème de Vuitton n’est pas Jacobs, mais Vuitton lui même.

En s’affichant comme chef de file du nouveau luxe, en mettant en avant non plus le produit mais l’image du produit (transformation de l’être en avoir puis en paraître, c’est étonnant, ça me rappelle quelque chose), LV s’est tout simplement désincarné, s’est mué en une marque vulgaire pour nouveaux riches. Jacobs a tout simplement été happé par cette spirale. Au fond, Vuitton est bien plus nocif que la poudre. Heureusement Hermès est là pour combattre le spectacle

Pour se consoler, en forme de clin d’œil trop ran-ma, un morceau de Vicarious Bliss. Ed Banger, ou les seuls nouveaux riches qui ont un peu de goût.

Vicarious Bliss - electroluxe

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